A l’occasion des 40 ans de sa disparition et de la sortie du roman d’Enguerrand Guépy sur Ptrick Deweare, « Un fauve » éditions du rocher, 2022) l’Institut de l’image rend hommage à Patrick Deweare en projetant 2 de ses films.
18h
Hôtel des Amériques (Fr., 1981) 1h35
Réal. André Téchiné
Int. Catherine Deneuve, Patrick Dewaere…
Un soir qu’il déambule dans sa ville natale de Biarritz, Gilles manque de se faire renverser par la voiture que conduit Hélène. Malgré ce désagrément, Gilles tombe sous le charme de cette jolie anesthésiste parisienne. Ils entament une liaison, mais leur idylle se heurte au spectre de la précédente relation de la jeune femme…
20h45
Préparez vos mouchoirs (Fr./Bel., 1977) 1h50
Réal. Bertrand Blier
Int. Gérard Depardieu, Patrick Dewaere, Carole Laure, Michel Serrault…
Raoul n’en peut plus : Solange, la femme qu’il aime, ne cesse pas de bouder. Et encore aujourd’hui, dans cette brasserie où ils déjeunent ensemble, le regard vide de la jeune femme se perd dans l’océan de son propre ennui. Afin de la faire réagir, Raoul l’accuse soudain de s’intéresser à l’un des clients de la brasserie et la somme brusquement de trouver le bonheur avec lui. Mieux, il invite l’inconnu à s’asseoir à leur table...
Films présentés par Enguerrand Guepy, auteur du livre « Un Fauve » (éditions du Rocher, 2022)
Patrick Deweare
Né le 26 janvier 1947 dans une famille de comédiens, Patrick Deweare collabore dès l’enfance à des films, téléfilms ou pièces de théâtre puis rejoint l’équipe du Café de la Gare. Mais c’est le film Les Valseuses, en 1974, qui le consacre chef de file d’une nouvelle génération d’acteurs, aux côtés de Gérard Depardieu et Miou-Miou, avec laquelle il vivra une grande passion et aura une fille, Angèle.
Il tient le haut de l’affiche avec Lino Ventura dans Adieu Poulet, devient Le Juge Fayard, crève l’écran dans Série Noire, Un mauvais fils, Beau-père" ou Coup de tête.
Patrick Dewaere est exigeant, insatiable. Ses films ne culminent pas au box-office : il se sent mal aimé du public. La presse le boude à la suite d’un coup de poing donné à un journaliste : il se persuade d’avoir l’opinion contre lui. La drogue accroît sa paranoïa. Las, le 16 juillet 1982, Patrick Dewaere se suicidait d’une balle dans la tête, à 35 ans laissant une trace indélébile dans la mémoire du spectateur.
Un Fauve
Enguerrand Guepy
Dix ans qu’il attend ce moment, des mois qu’il se prépare, s’impose un régime draconien, s’entraîne, ne boit plus une goutte d’alcool, ne se drogue plus. Il est à quelques heures d’entrer sur le plateau de tournage, d’incarner Marcel Cerdan sous la direction de Claude Lelouch. Dans le taxi qui le conduit aux Champs-Élysées, l’acteur pourtant à son firmament vacille, doute… Il a peur de ne pas être à la hauteur. Des souvenirs refont surface, le spleen l’envahit. Hanté par ses frustrations, sa paranoïa, sa quête insatiable de reconnaissance, ce fauve en réalité si vulnérable, cet écorché vif, parviendra-t-il à faire taire ses démons ?
On a beau connaître la fin, et s’en rapprocher inexorablement – comme dans toute tragédie, l’action ne dépasse pas « une révolution de soleil » –, la fascination reste intacte et l’on continue d’espérer.
Un roman haletant qui nous plonge dans les états d’âme de l’indomptable Patrick Dewaere tout en cultivant sa légende et son mystère. Un très bel hommage.
Romancier et metteur en scène, Enguerrand Guépy est notamment l’auteur de L’Éclipse et d’un récit autobiographique L’Effervescence de la pitié. Un Fauve est son quatrième roman.