Au-delà du mythe Vaudou et du personnage de la Pop Culture, le concept du Zombie est aujourd’hui mobilisé dans toute une série de disciplines, de la philosophie à l’économie en passant par la géographie ou la biologie, comme s’il nous fournissait un opérateur de pensée pour saisir le contemporain.
C’est à l’exploration de ce personnage de la culture populaire, dans le champ de la pensée contemporaine, que ce Week-end de la Pop Philosophie est consacré.
A 14h
« Nous ne sommes pas des zombies : de la théorie à la pratique »
Avec Yann Schmitt, philosophe et essayiste
En développant la notion de zombie en philosophie, David Chalmers pose la question de la relation de notre vécu, de notre expérience subjective, avec le reste de notre fonctionnement physique et biologique. L’intuition centrale est qu’il est possible d’avoir un corps et un cerveau en parfait état de fonctionnement sans pour autant avoir une conscience vécue. Cette possibilité est celle de l’existence de zombies : des êtres en tout point semblables à des êtres humains d’un point de vue physique et biologique et qui se comportent extérieurement comme des êtres humains, sans pour autant avoir l’expérience subjective de ce qu’ils vivent et font. Bien sûr, nous, les êtres humains, ne sommes pas des zombies, mais justement, tel est ce qu’il faut comprendre : qu’est-ce qui nous différencie des zombies ? Et dans les pratiques, que penser des pouvoirs politiques ou économiques qui nous traitent comme des zombies, comme des êtres fonctionnellement efficaces mais sans prendre en compte l’expérience subjective, la souffrance notamment ?
A 16h
« Emergence de zombies dans la vie politique française ? »
Table ronde proposée par Alain Léauthier, conseiller éditorial au magazine Marianne.
Un beau jour de l’automne 2018, comme surgis des profondeurs du monde, ils ont envahi des ronds-points pour ne plus les quitter pendant des mois. Puis ils se sont répandus dans les rues des villes, portant sur eux tous les stigmates d’une infection contractée de longue date et soudainement impossible à contenir. Peu à peu, il se sont approchés des vitrines des commerces, tels les zombies encerclant un centre commercial dans le film éponyme de Georges Romero. Et tout s’est embrasé pendant que leurs visages se déformaient sous un tir nourri de projectiles. Les passerelles entre les Zombies et les Gilets Jaunes sont nombreuses et mobilisent des disciplines variées. S’il fallait isoler un seul de ces liens, ce slogan si souvent entendu dans les rassemblements des « GJ » : « « Nous voulons vivre ! » A croire qu’ils étaient déjà morts.